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Contes traditionnels H.

2 janvier 2017

CHAPITRE QUATRE: " La famille à la rescousse"

Pendant, ce temps, une mante religieuse avait pris pour habitude de venir sucer l’eau du riz. La petite sœur finit par s’en apercevoir et lui dit : » Arrête de sucer l’eau de mon riz, je risque de ne plus avoir assez d’eau pour boire ! ».

En fait, cette mante avait été envoyée par la mère de l’enfant. N’ayant aucune nouvelle depuis plusieurs jours, la mère avait invoqué l’esprit d’un aieul afin qu’il aille se renseigner sur place.

La mante dit à l’enfant :

 » S’il te plait, laisse-moi sucer encore un peu de cette eau et je te promets que je porterai les nouvelles à tes parents. »

Ainsi, elle put repartir. Elle vola jusqu’à la fenêtre de la mère. Cette dernière était en train de tisser nerveusement quand elle entendit la mante chanter en boucle :

 » Le tigre a mangé la sœur aînée et il ne reste que la sœur cadette ».

A ces mots, la mère tressaillit et appela le père afin qu’il entende la mélopée de la mante.

« Ce n’est pas possible ! C’est donc pour cela que nous sommes tant inquiets depuis trois jours ! ». Aussitôt dit, il appela tous les villageois et ils se dirigèrent ensemble vers la maison des champs.

 

En voyant arriver tout ce monde, le mari sortit de la maison, tout souriant. Le père et la mère s’avancèrent vers lui et lui dirent : » Nous avons entendu que notre fille aînée est décédée. Si vous voulez, comme il est de coutume, nous vous marions à la fille cadette. »

Le tigre fit la comédie et les remercièrent. Ainsi donc , les villageois préparèrent les festivités du mariage. Mais tandis que certains parlaient avec le tigre, d’autres creusèrent un gros trou, mirent des pieux en-dessous puis cachèrent le tout par des branchages.

Ensuite, ils décidèrent de faire un concours afin de porter des seaux d’eau. Le premier arrivé sera le gagnant.

Le jeu consistait à porter un seau sur son dos et remonter le chemin vers la maison. A la rivière, alors qu’on remplissait d’eau le seau des frères, le tigre ne recevait que des cailloux. Puis, on orienta chacun vers un des deux chemins menant à la maison. Bien sûr, on conseilla au tigre de prendre le chemin piégé.

Très motivé pour gagner, il ne fit pas attention à l’endroit où il mettait ses pattes et il tomba de tout son poids dans le piège. Il fut transpercé de partout.

 

C’est ainsi qu’on put se débarrasser du tigre sans avoir à lutter contre lui.

 

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2 janvier 2017

CHAPITRE TROIS: "un refuge de fortune"

Puis, elle monta de la nourriture, de l’eau et son piment pilé dans le grenier. Elle avait des provisions pour plusieurs jours.

Le soir vint. Comme à l’accoutumé , les deux sœurs , avant de dormir, prenaient soin de filer des fils de chanvre afin d’en faire des pelotes. La petite sœur avait remarqué que la queue du tigre sortait d’une jambe de son pantalon, elle fit donc semblant de faire tomber sa pelote près de la queue de l’animal et demanda à sa sœur d’aller le ramasser. Elle pensait qu’en voyant la queue, sa sœur saurait qu’elle n’avait pas en face d’elle son mari mais un tigre ! Cependant, décidément, la sœur ainée n’y voyait vraiment rien !

« Tant pis, soupira la petite sœur, je m’en sortirai seule ! ».

Elle alla coucher l’enfant et fit mine d’aller dormir aussi quand le tigre lui demanda :

 » petite sœur, où vas-tu dormir ce soir ? ».

« Je vais dormir près de la machine à lisser le tissus », répondit-elle. Mais elle avait déjà tout préparé pour se défendre du tigre. Sous sa couverture, elle avait pris soin de glisser le morceau de bois de la machine à lisser. Cela ferait croire au tigre qu’elle dormait bien là. Puis, discrètement, elle monta se coucher au grenier.

 

Au beau milieu de la nuit, la petite sœur entendit un craquement d’os.

« Ca y est, il a mangé l’enfant ! ». Elle demanda : 

» Que fais-tu grand-frère ? ».

 « Oh, je mange juste un peu de riz », répondit le tigre.

Quelques heures après, elle entendit sa sœur geindre puis le silence. Elle entendit le tigre sucer le sang. Elle demanda :

 » Que fais-tu grand-frère ? ».

« Je bois de l’eau ». Elle pensa :

 » Voilà ! ma sœur est trop bête, elle s’est fait tuer ! ».

Un peu plus tard, le tigre sortit de la chambre et se dirigea vers la machine à lisser. Il attaqua la couche de la petite sœur mais il se cassa un croc sur le morceau de bois.

« Petite sœur est vraiment dure à manger », se dit-il.

Il recommença et se cassa un deuxième croc.

« Petite sœur est vraiment très très dure à manger ! ». Et il abandonna.

La petite sœur avait assisté à tout ce spectacle.

 

Le lendemain, il alla voir sous la couche et vit le tronc d’arbre.

« Voilà pourquoi je n’arrivais pas à croquer ! Sale gamine, sors de ta cachette puisque tu sais tout ! ».

Du haut du grenier, elle répondit :

 » J’ai tout vu, tu n’es pas mon beau-frère, tu n’es qu’un tigre ! »

« Descends donc de là, je vais te manger ! »

« Monte donc si tu peux, je t’attends ! »

Alors, le tigre sauta sur la rambarde du grenier et pendant qu’il s’accrochait de ses deux pattes antérieures, la petite sœur lui lança le piment dans les yeux.

5Grenier

» Misérable sœur ! tu m’as piégé ! »

Et il courut jusqu’au fleuve pour tremper ses yeux dans l’eau. Il y resta toute la journée.

Pendant ce temps, l’enfant rassembla tous les outils pour se défendre et elle les monta dans le grenier.

Le lendemain, remis , le tigre revint à la charge. Il sauta sur la rambarde mais cette fois-ci encore, la fillette lui lança du piment. De nouveau, il resta au fleuve toute la journée.

Le soir, discrètement, il monta sur la toit pour surprendre la petite sœur mais cela aussi, elle l’avait prévu. Comme auparavant, le tigre reçu une bonne dose de piment dans les yeux.

Cela dura ainsi trois jours et trois nuits. A la fin, le tigre abandonna ses attaques mais il resta dans les parages pour guetter une éventuelle sortie de l’enfant. Or, cette dernière avait eu tout le temps de faire une réserve de riz, ce qui lui permit de résister quelques jours.

2 janvier 2017

CHAPITRE DEUX: "Une petite soeur très avisée"

Pendant ce temps, le tigre était arrivé jusqu’à elles. Il laissa tomber le singe à l’entrée.

La petite sœur lui dit : 

» Mon beau-frère n’est-il pas vrai que lorsque tu as tué un tel gibier, tu le nettoies et on le mange après ? ».

« Ah oui, c’est vrai ! », dit le tigre et il se mit à lécher le singe pour le nettoyer .

3Singe

« Mon beau-frère, d’habitude, tu ne fais pas ainsi, tu fais d’abord bouillir de l’eau, tu trempes l’animal puis tu lui enlèves les poils ! ».

« Mais bien sûr, répondit le tigre, où avais-je donc la tête ! ». Et il s’exécuta.

Puis, quand ce fut le moment de manger, le tigre commença à mordre les doigts du singe.

 « Ah mon beau-frère , ne faut-il pas découper l’animal puis déposer les morceaux dans un bol pour qu’on les mange ensemble sur la table ? ». Le tigre fit donc ainsi. Il coupa la viande et en mangea un morceau.

La petite sœur continua :

» Mon beau-frère ne fais pas ainsi, c’est honteux ! il faut attendre d’avoir tout cuit avant de manger ! ». Le tigre s’excusa encore une fois. Il prit les morceaux de viande et les fit cuire. Enfin, tous purent se réunir autour de la table pour manger.

 

Après le repas, la petite sœur dit au tigre : 

» Mon beau-frère , vas-tu accompagner ma sœur aux champs comme d’habitude ? ».

« Mais bien sûr ! ». Alors le tigre accompagna la femme dans les champs.

Aussitôt après leur départ, la petite sœur alla ramasser des piments autour de la maison. Elle les pila et les mit dans un bambou. Cela lui permettra de se défendre contre le tigre.

4Piments

2 janvier 2017

CHAPITRE UN: "Une mauvaise rencontre"

Un couple ne voulait pas habiter dans le village, il préférait vivre dans les abattis, même si nombre de leurs proches leur avait vivement déconseillé de s’isoler ainsi du reste de la population.

Bien que la femme avait des problèmes de vue, le mari, qui aimait beaucoup la chasse , avait décidé que leur vie serait mieux dans leurs champs.

Ils avaient un enfant en bas âge, c’est pourquoi ils demandèrent à la sœur cadette de la femme de les accompagner dans leur maison. Ainsi, pendant qu’ils seraient occupés aux travaux des champs, la petite sœur pourrait surveiller leur bébé.

1maisonChamps

Un jour, le mari décida de partir chasser. En fin de matinée, il réussit à tuer un singe et il était sur le chemin du retour quand il croisa un tigre mi-humain mi-fauve. Ce dernier ne lui laissa pas le temps de réagir, il bondit sur le mari et en fit son festin.

Puis, une fois rassasié, le tigre se dit qu’en suivant les traces laissées par le mari, il tomberait sûrement sur sa maison et ainsi, il pourrait encore plus savourer de la viande fraîche.

Le tigre enfila donc les vêtements du mari et il ramena le singe à la maison.

 

Les deux sœurs, inquiètes , guettaient l’arrivée du mari. C’est ainsi que de loin, elles l’avaient déjà vu venir. Comme la femme n’avait pas une belle vue, sa sœur lui dit :

 » Ma sœur, il me semble que cet homme qui arrive n’est pas mon beau-frère ! Il ne marche pas comme lui ! »

Mais la femme regarda les vêtements et répondit :

 » Bien sûr que si ! Je reconnais les vêtements que j’ai cousus pour lui ! ».

La sœur cadette se disait que décidément, sa sœur n’avait pas une bonne vue et qu’il fallait qu’elle trouve une solution pour lui dévoiler la supercherie du tigre au plus vite !

2RetourChasse

2 janvier 2017

Le conte sur "les méfaits de l'isolement"

Ce conte aborde un aspect plus rural de la vie des Hmongs. Mais ici encore, on reste dans l'univers du fantastique avec la créature mi-homme mi-tigre qui vient perturber toute la vie d'une famille de paysans.

couverture

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2 janvier 2017

CHAPITRE CINQ: "Les neufs jarres"

Ndjoua retourna sur ses terres. Le palais avait disparu comme par enchantement, les champs prospères n'étaient plus là, les serviteurs s'étaient volatilisés! Il n'y avait plus aucune trace de sa vie avec Gaojouapa.

C'est à ce moment que la sorcière apparut sous sa vraie forme et elle se moqua de lui:

"Mon pauvre garçon! Comment peut-on être aussi bête! Tu avais la plus parfaite des épouses, un palais merveilleux, des terres prospères et par ton manque de discernement, tu as tout perdu!"

Sur ces derniers mots, elle s'envola dans les airs. Le jeune orphelin se retrouva seul et démuni comme auparavant. Il ne savait plus que faire ni où se diriger alors il alla sur les bords de l'étang et pendant trois jours, il pleura amèrement sa femme disparue.

Un crapaud passait par là. Devant tant de peines, il s'approcha de Ndjoua et demanda:

"Bon, cela fait trois jours que je te vois te lamenter si fort. As-tu perdu quelque chose au fond de cet étang? Puis-je t'aider à le récupérer?"

Ndjoua répondit:

"-C'est ma femme, si douce et si aimante , que j'ai perdu à jamais. Elle est repartie vivre chez son père, au fond de l'étang.

-Ta peine semble si grande que je vais faire tout mon possible pour que tu puisses au moins l'apercevoir  encore une fois, dit le crapaud. Mais je te préviens, ne ris surtout pas sinon tu risques de ma déconcentrer et tu ne pourras que le regretter amèrement".

Aussitôt dit, il aspira toute l'eau de l'étang et à sa grade surprise, Ndjoua put voir sa femme. Elle était en train de tisser dans les abords de son palais, tout au fond du lac asséché.

9tisseuse

Tout heureux, il regarda son bienfaiteur. Il vit le crapaud avec son ventre énorme et soudain, devant ce spectacle , une crise de rire le prit. Il rit et rit si fort que le crapaud ,vexé , relâcha toute l'eau et partit furieux d'être ainsi traité.

Ndjoua reprit enfin ses esprits et se rappela sa triste situation et il pleura encore pendant trois jours.

Le crapaud revint par là, toutes ces plaintes l'empêchaient de dormir! Aussi, il réitéra sa proposition et le jeune orphelin eut encore l'opportunité d'apercevoir sa femme en train de tisser. Elle était si belle et si sereine! Aussi, l'envie le prit d'aller lui parler, il sauta rapidement dans le fond de l'étang asséché et grimpa jusqu'à la fenêtre de Gaojouapa. Là, il implora son pardon mais elle lui frépondit qu'il était trop tard. En effet, le fils du Tonnerre avait demandé sa main. Ndjoua ne savait plus quoi dire ni que faire, alors il pleura encore et encore devant son destin.

Gaojouapa fut attendrie par ses larmes, elle se pencha vers lui et dit:

"Ecoute bien. Je vais te donner une dernière chance: le 8 du mois prochain, je dois intégrer mon nouveau palais dans les cieux. Ce jour-là, tu rempliras neuf jarres d'eau et tu devras regarder dedans. Regarde bien car ce sera la dernière fois que tu me verras"

Ndjoua fut intrigué par ces manoeuvres mais il s'éxécuta. Le 8 au matin, il regarda effectivement dans les jarres et il aperçut le reflet de Gaojouapa qui marchait dans les airs. A aucun moment il n'eut la présence d'esprit de regarder en l'air pour voir sa bien-aimée. Il ne vit donc pas qu'elle lui tendait une longue natte afin qu'il la retienne.

Quand il arriva à la dernière jarre, Gaojouapa s'exclama au bord des larmes:

"Ndjoua, regarde en l'air voyons! Je t'ai dit de faire tout cela afin que , pensant me perdre à jamais, tu regardes dans le ciel. Tu aurais ainsi vu la longue natte que je te tendais et tu l'aurais attrappée pour me garder auprès de toi!"

Alors le jeune homme s'agrippa au dernier moment à la natte de sa bien-aimée et la ramena auprès de lui.

 

Afin d'échapper à la colère du Tonnerre, Gaojouapa emmena Ndjoua vers le firmament.

 

On dit que lorsqu'on voit des éclairs au firmament, c'est Gaojouapa qui tisse et que le rayonnement de sa navette provoque de tels éclairs!

2 janvier 2017

CHAPITRE QUATRE: "La sorcière"

Gaojouapa et Ndjoua vivaient une vie heureuse depuis un certain temps mais ce bonheur fut bientôt assombri.

En effet, depuis longtemps, le fils du Tonnerre était épris de Gaojouapa. Il l'avait entraperçue lors d'une de ses visites auprès du seigneur Dragon et il projetait secrètement de l'épouser une fois qu'il aurait conquis son coeur. Malheureusement, elle s'était liée à cet orphelin et maintenant, tous deux menaient une existence prospère sur terre!

Cependant, le fils du Tonnerre était tenace et il n'était jamais à cours d'idées quant à trouver une solution à ses problèmes: Il chercha une sorcière et la chargea de séduire Ndjoua par tous les moyens. Cette dernière se transforma en une très belle jeune femme et elle alla trouver le jeune homme pendant qu'il s'activait dans les champs. Elle l'aborda:

"Ndjoua, j'ai entendu dire que ta femme était un vampire. Sais-tu que tous les soirs, les gens du village la voient venir boire le sang de leurs moutons? Ecoute, si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à regarder sur ses lèvres le matin. Je suis sûre que tu les découvriras encore rouge de sang!"

Ndjoua se dit que décidément, cette jeuen femme était folle! Comment sa femme, avec qui il dormait toutes les nuits et qui avait toujours été si douce avec lui , pouvait être un vampire?

Aussi, après le départ de l'étrange jeune femme, Ndjoua reprit son travail et ne pensa plus à cette discussion.

Mais un matin, il vint très tôt auprès de sa femme afin de contempler son ravissant visage. Quelle ne fut pas sa surprise de voir du sang frais sur ses lèvres!

En fait, tous les matins, la sorcière pénétrait dasn la chambre et imbibait les lèvres de Gaojouapa avec du sang frais de mouton! Elle espérait qu'un jour, Ndjoua découvrirait ce spectacle.

7sorciere

Gaojouapa se réveilla, elle vit tout ce sang autour d'elle et en demanda la raison à son mari. Ce dernier , atterré répondit:

"Ma pauvre femme, je ne l'avais pas cru mais maintenant que jai la preuve sous mes yeux, je ne peux que m'y résoudre: Gaojouapa, tu es un vampire! Tous les soirs, les gens te voient boire le sang des moutons dans le village! Tout le monde est au courant! Il faut que tu partes!"

La jeune femme commença par essuyer ses lèvres, elle comprit qu'on lui avait rendu un piège. Elle tenta de faire entendre raison à son mari mais par trois fois, il refusa de la garder auprès de lui.

Désespérée, elle s'exclama:

"Crois-moi ou pas Ndjoua mais sache que je n'ai rien fait. Si je pars, tu ne pourras que le regretter amèrement un jour!"

Sur ces quelques paroles, elle rassembla tous ses effets et se dirigea vers l'étang. Ndjoua qui était encore attaché à elle la suivit tout au long de son chemin. Il ne voulait pas qu'il lui arrive un désagrément.

Gaojouapa commença à s'enfoncer dans l'étang. Quand l'eau arriva à ses genoux, elle se retourna vers son mari et lui dit:

"-Est-ce que tu me crois quand je te dis que je ne suis pas un vampire?

-Non, lui répondit Ndjoua".

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Elle continua donc sa progression dans l'étang. Quand l'eau arriva à sa taille , elle réitéra la question mais la réponse ne changea pas. Ce fut la même réponse quand l'eau monta jusqu'à son cou.

Enfin, devant l'entêtement de son mari, la jeune femme disparut entièrement sous l'eau et ne reparut plus.

2 janvier 2017

CHAPITRE TROIS: "Ndjoua trouve une femme"

Une fois sur la terre ferme, Ndjoua décida de rentrer chez son oncle. En chemin, le soleil se fit sentir et le jeune homme décida d'utiliser son précieux parapluie. Il commença à l'ouvrir quand soudain, celui-ci se transforma et prit l'apparence de la fille cadette du Dragon.

Gaojouapa lui sourit et devant son grand étonnement, elle lui dit:

"Ndjoua, tu m'as raconté ta triste existence et cela m'a touché au plus profond de mon coeur. Si tu le permets, je veux venir vivre avec toi et t'aider à alléger tes peines!"

Le jeune orphelin fut décontenancé par cette soudaine apparition puis par cette déclaration. Il se mit à réfléchir un moment et il se dit qu'il ne pouvait qu'accepter. Après tout, le seigneur Dragon s'était résolu à lui donner sa fille, il n'allait pas la renvoyer maintenant!

Le couple alla donc habiter chez l'oncle qui leur donna un grand champs afin qu'ils le cultivent et commencent ainsi leur vie. Quand ils furent arrivés sur place, le tonnerre se mit soudain à gronder et le ciel s'assombrit. Ndjoua dit à la jeune femme:

"Un grand orage se prépare, nous n'avons pas de maison, comment allons-nous nous abriter?"

La jeune fille ne se démonta pas et elle ramassa juste trois touffes d'herbe qu'elle lia ensemble pour en faire un abri. Ils y entrèrent et le jeune homme s'assoupit sur les genoux de Gaojoupa.

Lorsqu'il se réveilla, quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver dans un palais des plus somptueux! En regardant par la fenêtre, il vit des serviteurs qui s'activaient dans les champs pour mettre en valeur les terres. Ndjoua fut effrayé d'être en ces lieux. Il appela sa femme:

"Gaojouapa! Vite! Il faut partir! On va être repéré par les maîtres du château qui vont nous chasser comme des moins que rien!"

La jeune femme sourit de la vive réaction de son mari:

"Calme-toi voyons! Ne reconnaîs-tu pas tes champs? Ce palais t'appartient et les serviteurs dehors travaillent pour toi!"

6palaisNdjoua

En fait, la jeune femme avait endormi Ndjoua pendant trois jours et trois nuits afin de réaliser ce palais magnifique.

C'est ainsi que le jeune couple commença une vie riche et prospère en tout.

2 janvier 2017

CHAPITRE DEUX: "Le palais du Dragon"

Quand Ndjoua et le vieil homme émergèrent de l'eau, ils étaient dans une grotte souterraine. Ils parcoururent un dédale de couloirs taillés dans la roche et ils aboutirent enfin à ce qui semblait être une issue.

En fait, ce n'était pas la sortie vers l'air libre mais plutôt l'accès vers un royaume enfoui sous terre. Il faut bien l'avouer, c'était une vision hallucinante pour Ndjoua. Surplombant l'ensemble, il y avait un palais extraordinaire comme jamais il ne lui avait été donné de voir dans sa courte existence!

4palais

C'est vers ce palais que le vieil homme emmena Ndjoua. Chemin faisant, il lui révéla qu'il était un seigneur Dragon et qu'il avait fermement l'intention de le récompenser comme un seigneur de son rang savait le faire.

C'est ainsi qu'il présenta le jeune homme à toute sa cour et tous lui firent la fête. Jamais le jeune orphelin n'avait imaginé recevoir un tel accueil et être le centre d'intérêt dans un tel palais!

Gaojouapa était la fille cadette du seigneur Dragon. Elle fut chargée de faire visiter les lieux à Ndjoua: la grande salle d'audition, le vaste vestibule, la salle des réceptions....

Pendant ce temps, Ndjoua de son côté, lui racontait sa triste existence, son enfance solitaire, ses errances dans la région, puis sa décision de venir vivre auprès de son oncle...

La jeune Gaojouapa, qui n'avait jamais connu un être aussi malheureux , se prit aussitôt d'affection pour ce pauvre orphelin. Aussi, le soir, elle vint secrètement dans sa chambre pour lui dire:

"Ndjoua, mes parents comptent te donner plein de présents tout aussi merveilleux les uns que les autres avant ton départ. Mais si j'étais toi, je te conseillerais de refuser toutes leurs offres. Alors, lorsqu'ils te demanderont ce que tu désires, tu leur diras que tu souhaites juste un parapluie pour t'abriter du soleil."

C'est ainsi que le lendemain, après une fête fastueuse, le seigneur rassembla sa cour et , s'adressant à Ndjoua, il dit solemnellement:

"Jeune homme, approche-toi. Je désire te remercier car tu m'as sauvé la vie alors que je ne t'avais encore rien demandé! Vois autour de toi, nous avons de l'or, de l'argent, du bétail. Choisis ce que tu veux , tout te sera donné!"

5cour

Se rappelant les bons conseils de la fille cadette, Ndjoua répondit:

"A vrai dire, les animaux, je n'ai pas de champs pour les recevoir; l'argent quant à lui est trop lourd. En fait, je ne désire rien!"

Dans l'assistance, un brouhaha d'étonnement s'éleva. Face à l'insistance du Dragon, le jeune orphelin lui dit:

"Seigneur Dragon, comme demain je vais quitter votre palais, je ne ferai qu'une seule requête: je souhaiterais juste recevoir un parapluie!"

Cette fois-ci, ce fut un brouhaha de stupeur qui se fit entendre dans l'assemblée. En entendant la requête du jeune homme, le Dragon s'assombrit:

"Sache que je ne possède qu'un seul parapluie dans tout mon palais! Alors demande-moi autant d'argent que tu voudras mais au nom du ciel pas mon parapluie!"

Interloqué par cette soudaine colère du seigneur, Ndjoua fit un pas en arrière. Comment se faisait-il qu'une demande si simple ne pouvait pas être exaucée alors que le palais croulait sous l'or le plus rare?

Le fils aîné, jusque là silencieux, intervint à son tour:

"Père, accepte ce souhait! C'est notre destin de perdre notre unique et bien aimé parapluie".

A trois reprises le seigneur refusa et à trois reprises, le fils aîné intervint pour lui faire entendre raison. Enfin, le seigneur Dragon accepta de laisser son parapluie.

Le lendemain, le Dragon et sa garde accompagnèrent le jeune orphelin jusqu'à l'entrée de la grotte. Il lui tendit le parapluie mais il tint à lui donner une dernière recommandation:

"Mon garçon, garde-bien ce parapluie et chéris-le bien toute ta vie car c'est mon bien le plus précieux que tu emportes avec toi!"

Ndjoua ne savait que répondre. Il se contenta juste d'acquiescer de la tête puis il mit sa tête sous l'aisselle du garde chargé de le ramener à la surface.

2 janvier 2017

CHAPITRE UN:" la rencontre"

Un jour qu'il se promenait le long d'un fleuve, Ndjoua, un orphelin, vit un homme couché dans l'herbe. Il semblait blessé. Aussitôt, le jeune homme se précipita vers lui et, voyant que celui-ci mourait de soif, il lui offrit sa gourde d'eau.

2rencontre

Le viel homme fut bientôt remis d'aplomb et il remercia son sauveur:

"-Jeune homme, j'étais invité par un cousin de la région voisine afin d'assister à une fête. Mais en revenant, une bande de brigands m'a dépossédé de tous mes biens et m'a laissé pour mort! Sans ton secour, jamais je n'aurais pu reprendre des forces pour rentrer chez moi!

-Grand-père, répondit Ndjoua, c'était tout à fait normal de te venir en aide. maintenant que tu sembles rétabli, laisse-moi t'accompagner jusqu'à ta demeure."

L'homme accepta et ils longèrent le fleuve.

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Ils se dirigèrent vers un des plus grands étangs du coin. En arrivant sur les bords de l'eau, le vieil homme dit à Ndjoua:

"-Je tiens absolument à t'inviter dans ma demeure afin que ma famille puisse te remercier comme il se doit car tu as un grand coeur.

-Mais grand-père, je ne vois ni maison ni âme qui vive autour de nous...

-Ne t'inquiète pas mon petit, mets juste ta tête sous mon aisselle et je te guiderai jusque chez moi".

Ndjoua qui était encore très pur ne pouvait imaginer une seconde que ce vieil homme pourrait lui jouer un mauvais tour , aussi, c'est avec une grande confiance qu'il obéit à son interlocuteur. Aussitôt, ils plongèrent dans les profondeurs de l'étang. A sa grande surprise, Ndjoua constata qu'à aucun moment il ne ressentit le besoin de prendre de l'air.

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